Acceptabilité des méthodes modernes de contraception après avortement dans deux hôpitaux de référence de Yaoundé
DOI :
https://doi.org/10.64294/jsd.v3i3.130Mots-clés :
Contraception moderne, Acceptabilité, Post abortum, Connaissances contraceptives, Troubles du cycle, Planification familialeRésumé
Introduction: Au Cameroun, l'avortement constitue une cause majeure de mortalité maternelle. Le but de l’étude était d’ évaluer l'acceptabilité des méthodes modernes contraceptives (MMC) en période post abortum.
Méthodologie : Une étude transversale descriptive a été menée dans deux centres de référence de Yaoundé (HGOPY et HCY) de février à juillet 2023. L'investigation a porté sur 123 femmes en période post-abortum, analysant leurs connaissances contraceptives antérieures, leurs expériences des troubles du cycle, et leur acceptabilité des MMC. Les variables étudiées incluaient les caractéristiques sociodémographiques, l'historique gynécologique, les connaissances contraceptives préexistantes, et les déterminants d'acceptabilité des MMC.
Résultats : L’âge moyen des participantes était de 28±7 ans. Elles présentaient un profil éducationnel modéré (47,1% niveau secondaire) avec une forte proportion de célibataires (65%). Paradoxalement, malgré des connaissances contraceptives déclarées élevées (71,5%), principalement centrées sur les préservatifs (30,7%), l'acceptabilité effective des MMC restait limitée à 44,7% (n=55). L'implant sous-cutané émergea comme la méthode la plus acceptée. L'analyse révéla que les complications cliniques (saignements : OR=4,10 ; transfusion : OR=2,69) et les facteurs cognitivo-comportementaux (connaissances MMC : OR=3,87 ; attitude favorable : OR=34,07 ; communication conjugale : OR=7,77) influençaient significativement l'acceptabilité en analyse bivariée, sans persistance en analyse multivariée.
Conclusion : Cette étude met en évidence un paradoxe troublant entre connaissances contraceptives déclarées et acceptabilité effective des MMC. Ceci suggère que la simple connaissance des méthodes ne suffit pas à assurer leur adoption.
